N-rgle, un Troll entre Breakcore et Permaculture

Temps de lecture: 14 min

Resistenza MovesAprès plusieurs années de fréquentation du milieu des free-partys. J’avais été surpris de découvrir qu’un bon nombre « d’anciens » des sound-systems tekno, s’étaient ensuite orientés vers l’agriculture, dans le bio notamment. N-rgle de Trolls en fait partie.
Et pourtant… Autre siècle, autre millénaire, N-rgle aka Nebé fondateur et activiste au sein du collectif Les Trolls était pour moi l’archétype du rat des villes. Je l’ai rencontré peu avant qu’il n’ouvre un local au sein de la cité industrielle de Vincennes, le mythique 106 rue de la Jarry. Lieu alternatif où l’on pouvait croiser tout un tas de musiciens, de graffeurs, de sérigraphes mais aussi de gratteurs professionnels et autres squatteurs de canapé. Abraxxxas, Kros, les cliques des Hekate, Mas y Mas ou encore Interlope étaient des figures que l’on pouvait y croiser. Les platines tournaient en boucle quasi 24h sur 24, skate et graffiti à l’intérieur même des locaux d’habitation, c’est clair l’ambiance était urbaine. C’est là que le 106 Jarry Crew voit le jour.
Les bonnes choses ayant une fin, on bouge tous à droite à gauche : nouvelles étapes de vie ! Je perds Nebé de vue mais le retrouve finalement quelques années plus tard via Facebook. On échange, on tchate un peu.
-« Bon alors t’es où maintenant ? »
– « En Italie, dans les Pouilles »
– « Et tu fais quoi ? »
– « Je suis agriculteur bio » !!!
Bin ça alors quelle surprise, v’là t’y pas que le rat des villes est devenu rat des champs !…
Entre temps la rubrique Resistenza Moves est née sur le blog d’Unfamous : voyages, modes de vie alternos et agriculture rebelle en sont les thèmes. Parfait ! N-rgle incarne à lui seul, à travers son parcours, toutes ces thématiques. L’occasion rêvée pour une interview bien singulière, à l’image du bonhomme. Au croisement entre la perma-culture et le break core, il s’agit d’un entretien avec un Troll. Et pas n’importe lequel puisqu’il s’agit de MONSIEUR N-rgle de Trolls…

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À gauche : Le champ de N-rgle

À gauche : Le champ de N-rgle

Interview :

— Salut, peux-tu te présenter ?

Benjamin Rivet alias N-rgle de Trolls, 35 ans, nationalité française, marié, deux enfants… Ça fait trois ans que je me suis installé dans Les Pouilles (sud de l'Italie), pour devenir agriculteur sur une ferme de 6 hectares.

 

— Tu as un parcours assez atypique, peux-tu nous le décrire, tout d'abord au niveau musical ?

Tiens, atypique, c'est le nom de ma ferme : la « Masseria atipica ».

Ben, j'ai quitté le lycée à 17 ans ; à cet âge-là, j'avais déjà créé un sound-system avec des amis du collège : Trip Coniks. L'un d'entre eux est d'ailleurs un bon extrémiste du maraichage —spéciale dédicace à mon pote et mentor Alexis, « l'homme aux mains vertes », sans qui je n'aurais jamais chopé le virus. Je me mets alors à plein temps dans l'organisation de free parties, je m'initie à la composition et au live-set, je produis vinyls et K7 –oui, la K7, ça vous parle les djeun's ?–, la vie en communauté, les excès en tous genres, polytoxicomanie, travelling… C'est à ce moment-là que je forme le collectif « Les Trolls », toujours d'actualité. Nous faisions alors partie du fer de lance du mouvement musical que l'on appellera plus tard le « breakcore ». Ma marque artistique est définitivement dark et industrielle.

Suivra une installation à Paris, au « 106 Jarry », pour ceux qui connaissent. Ce moment correspondra au départ de SWOG (cofondateur) et l'arrivée de Trouble Clef aka Spek dans le noyau dur de la programmation ; ainsi que Gabriel Saule aka Abraxxxas comme porte-voix. Puis, viendra l'ouverture d'un studio d'enregistrement à Bruxelles en collaboration avec le collectif FAST. Pendant ces années, je donnerai naissance à de nombreuses productions sur mes labels (Trollssound, Antibreak) et ceux des autres (Cavage, Brooklynbeat...), tout en enchainant des tournées dans toute l'Europe, aux USA , au Japon, au Moyen Orient…

Mes deux rencontres les plus marquantes seront les rencontres avec le Hekate Sound System et mon graphiste et avec mon ami Mathieu Morand aka Kros, lui aussi d'ailleurs membre à part entière du collectif. Puis, je me retrouve ici :). Je pourrais te donner plus de détails mais bon, on est ici pour parler agriculture, non ?

 

— Suite à la musique, tu as pris un tournant plus… agricole, comment es-tu passé de DJ/beatmaker à agriculteur ?

Mon tournant radical s'appelle Atomo ; un petit garçon qui a aujourd'hui 4 ans. Tout simplement. Ça faisait déjà quelque temps que j'avais quitté le milieu urbain, du moins pour ma résidence, je n'y passais plus que très peu de temps. À la naissance de mon fils, j'ai définitivement ressenti le besoin de changer de mode de vie, pour lui et aussi d'ailleurs pour moi. Je voulais lui offrir une vie autre que celle de citadin.

la « Masseria atipica »

la « Masseria atipica »

 

— Il est bien connu que dans la musique électronique et la free party, les gens ont une vie saine et équilibrée, et sont très attentifs à leur hygiène de vie… Du coup qu'est-ce qui t'a amené à choisir l'agriculture « bio » ?

Ben disons, plutôt ce qui me pousse à ne pas vouloir le choisir (même si j'ai encore le label pour ma ferme). Pour ce qui est de l'hygiène de vie du milieu, je pense que c'est pas la peine de répondre :) Non ?

 

— Pourquoi es-tu dégoûté du label « bio » ?

Il a été conçu par et pour les grandes multinationales, qui voyant qu'elles perdaient un marché suite à une trop grande industrialisation de l'agriculture et à l'arrivée du doute du consommateur sur le réel contenu de son assiette… Le fait est qu'une majeure partie de l'agriculture « bio » est industrialisée ! Il permet seulement d'apposer un logo sur des produits qui feront partie de la grande chaine de la consommation de masse frénétique. Le tout pour rassurer le consommateur sur la nature du produit qu'il achète en supermarché… Pour ma petite histoire personnelle, j'ai eu de nombreux refus de l'administration dite « bio » sur de nombreuses variétés de légumes et d'arbres qui ne font malheureusement pas partie du catalogue officiel. Catalogue « officiel » qui est un affront à la biodiversité !!!

 

— Ton projet «  Post Apocaliptik Gardening » sonne un peu «  Mad Max », peux-tu nous dire ce qu'il en est ?

Bien c'est complètement lié à la question précédente, car c'est après m'être fait saouler par l'administration du « Bio » que j'ai créé le P.O.G.
Pour t'expliquer rapidement et te donner un exemple, j'ai planté un nouveau verger sur mon terrain, et sur 130 variétés d'arbres on m'en a accepté seulement 8. Je les ai quand même plantés, tout en falsifiant les papiers administratifs en faisant apparaître que 8 variétés. Ça m'a vraiment dégouté de me retrouver dans cette situation. Je ne suis pas devenu agriculteur pour faire des faux papiers. Il m'est arrivé la même chose avec ma collection de tomates (220 variétés) on ne m'en a accepté qu'une vingtaine. Et après on te parle de biodiversité. Cela a été l'élément déclencheur.

Évolution du potager

 

— Quelles sont donc les lignes directives du « Post Apocalyptik Gardening » ?

L'acceptation d'être dans l'illégalité comme outil de résistance.

  1. Reposer sur la confiance et la connaissance du producteur et ses clients ; donc évidement une filière courte.
  2. Un label reposant sur les connaissances de l'agroécologie, l'agriculture forestière, la permaculture.
  3. 100 % récup'.
  4. Utiliser le moins de pétrole possible (je suis déjà à 50% d'huile de friture).
  5. Ne pas travailler la terre, la laisser en paix. Ne travailler qu'avec des outils manuel ou/et des animaux.
  6. N'utiliser que d'anciennes variétés de légumes et d'arbres, et la végétation spontanée.
  7. Présence d'animaux sur la ferme, pour manger et être autonome en fertilisants.
  8. Prendre parti de la flore spontanée. Ici, j'ai pas mal de chance, car elle est très diversifiée et utile, elle me nourrit d'ailleurs.
  9. La récupération des eaux usées et de pluie ; je rappelle que j'habite dans les Pouilles, c'est donc vital.

J'arrose peu, voire pas du tout, mes plantes, ce qui me demande une énorme préparation du sol, par l'ajout d'une énorme quantité de matière organique (dont BRF). On va dire que ces points sont les bases. Je suis en train d'écrire le manifeste, qui n'est absolument pas fini, car je suis en phase expérimentale, j'ai encore beaucoup de choses à apprendre.

 

liveset— En tout cas, le nom « Post Apocaliptik Gardening » me semble bien faire le lien entre l'ambiance de ton vécu musical et ta nouvelle activité. J'ai d'ailleurs vu que tu continuais à jouer, souvent dans des grandes capitales (Paris, Rome, Londres, Berlin…), tu le gères comment avec ton boulot actuel, agriculteur le jour, DJ la nuit ?

Ben, je ne travaille pas encore dans les champs la nuit… Après, il est vrai que mes voyages interminables ne sont plus possibles car j'ai deux enfants et trop de travail à la ferme. La musique est à vrai dire autant mon exutoire que le fait de m'occuper de mes plantes, c'est en fait assez lié, du moins pour mon bien être personnel. Du coup, je suis content d'avoir encore quelques dates. J'ai toujours recherché le psychédélisme et le jusqu’au-boutisme dans la musique et les fêtes ; maintenant, je les cherche dans mon champ.

 

— Quel regard portes-tu sur l'agroécologie et la permaculture ?

Je pense que c'était le passé et que ça sera l'avenir. C'est tout simplement un retour à de petites structures agricoles ; qui, en fait, ne sont pas si vieilles que ça et qui d'ailleurs existent toujours dans une bonne partie du globe.

 

— Face au brevetage du vivant, à la puissance des multi-nationales des OGM, des pesticides et autres saloperies artificielles et capitalisto-compatibles comme la tristement célèbre Monsanto, et à leurs lobbies qui influencent les décisions, lois et réglementations aux plus hauts niveaux, comment peut s'organiser la résistance ?

Eux, ils sont trop forts, ils t'ont vendu des produits à pulvériser sur ta nourriture depuis plus de 50 ans, alors que c'est du poison et qu'on peut faire des bombes avec. Je veux dire, quand même, respect. Doit y avoir une bonne équipe de commerciaux.
La résistance s'organise d'elle même car de plus en plus de gens se rendent compte que leur modèle n'est pas viable, mais on a mis du temps quand même. Le peuple ne tend pas à l'autodestruction de son habitat. Sinon, je conseillerais bien qu'on prenne une Kalachnikov, pour aller abattre deux ou trois PDG à droite à gauche, mais bon un PDG, ça se remplace, et c'est pas une solution éco-compatible. :)

Quelques graines

Quelques graines

 

— Que faire ?

Partager son savoir et son expérience au maximum, se documenter le plus possible sur les méthodes dites « alternatives » (c'est quand même triste qu'elles s'appellent comme ça) et observer attentivement l'expérience des autres ; pour ça on a d'ailleurs Internet. Internet : outil de communication révolutionnaire ; mais il faut bien l'utiliser sinon bien c'est 1984. Après, il y a aussi les rencontres et les formations entre personnes concernées, on en a d'ailleurs organisées quelques une à la ferme, GRATUITES, je précise. Car la permaculture and co' et son bizness de workshops payants me fait assez vomir. Je peux comprendre qu'on demande une participation aux frais, dans la limite de l'acceptable, mais faut pas exagérer. Style 1000 roro la semaine pour apprendre à être autonome et se nourrir, WTF !!!? Le savoir, c'est gratuit et ça se partage, merci. Ou du moins à un prix acceptable et abordable. Il faut participer à la production de sa propre nourriture et arrêter totalement d'acheter des produits au supermarché. Se fournir chez de petits producteurs pour ne pas cautionner les industries fabriquant des « process food », ça te coutera peut-être un peu plus cher mais t'auras moins de chance de crever d'un cancer.

 

Formation "Orto a secco"

Formation "Orto a secco"

 

— Quels messages ?

Make cut cake not war.

 

— Si tu étais un film, un livre, un disque ?

Je serais ce livre : « Animal Farm », de Georges Orwell. Surement le Trolls 5 ! :)

 

— Les atouts ? des moments magiques ?

Un champs plein de légumes spontanés que j'essaye de canaliser pour qu'il pousse plus. Je suis mon propre boss et je fais ce que je veux. Je suis prêt à tout. :)

Ma première récolte avec un potager 100% arrosé par eau de pluie récupérée.

 

— Des difficultés particulières ?

Les voisins (un classique) et leur méthode utilisée.
Le statut d'agriculteur, car l'administration et la politique européenne te pousse et t'encouragent à faire de la merde (surtout par le biais des subventions).
Quand tu veux faire autrement, c'est pas forcement évident.

 

— La pire galère ?

L'eau, on passe des étés où il ne pleut pas pendant 4 mois, en moyenne, les orages passent toujours à côté de la maison ; des fois, d'ailleurs, à peine à quelques centaines de mètres : c'est rageant. Par contre mon rapport à l'eau courante a énormément changé depuis que je vis ici. J'ai compris qu'avoir de l'eau potable 24h/24 au robinet, et bien c'est une énorme chance et ça se respecte.

 

— Tes projets pour l'avenir ?

Je suis en train de co-organiser un festival de musique expérimentale en Bulgarie, à Varna, les 22 et 23 août. En allant là-bas, on organise aussi une mission humanitaire dans un camp de réfugiés syriens à la frontière Turque. 1800 personnes en attente de visas pour entrer en Europe. Porter des fringues, médicaments, bouffe, jouets, etc. On y reste trois jours, on va faire des ateliers pour les gamins et les adultes, cinéma, activités sportives, circuit bending… On va aussi cuisiner 24h/24, car ils ont qu'un repas par jour. Voilà quoi, ce sont les deux projets qui me tiennent le plus à cœur en ce moment.

 

« La question rebond »

 

Question de Laurent Hasse (réalisateur du film documentaire « Le Bonheur… Terre Promise », dont l'interview sera publiée prochainement) :

— La musique et l'agriculture bio sont deux métiers de passion, si l'un d'entre eux prenait trop de place dans ta vie, pourrais-tu laisser tomber l'autre ?

N-rgle : Ben, je suis allé vérifier dans le dico' et j'ai bien de la chance pour la réponse car ce serait vraiment à contre-cœur que j'en laisserais tomber un.
« Métier : Occupation manuelle ou mécanique qui permet de gagner sa vie. », la musique me coute plus d'argent qu'elle ne m'en apporte, disons que c'est pas loin d'être du bénévolat, surtout pour la prod. Elle me fait voyager mais sans jamais vraiment me rémunérer. Donc, je garde les deux ! :)

 

Question de N-rgle à Dubamix :
— J'ai vu que votre album était en free download, je serais curieux d'avoir votre avis sur la SACEM et les droits d'auteur ?

La réponse de Dubamix est à découvrir dans leur interview vidéo.

 

— Mais en fait, qu'est-ce que tu produis sur ta ferme ?

Huile d'olive, sauce tomate, ketchdown, pruneau, pesto, tapenade, amande, confiture (prune, cerise, abricot, mure, murier, platane, figue), toutes sortes de légumes de saison et de la musique industrielle :).
Production moyenne de 500 litres par an, avec 240 oliviers séculaires. Un vieux verger : 110 cerisiers, puis quelques pruniers, amandiers, plaqueminier (kaki), nèfle.
Un potager de 4500 m², et aussi des poules, canards, oies, pintades, et bientôt ânes, chèvres et moutons voire une vache.

 tomates

 

— Où peut-on trouver tes produits si l'on ne vit pas en Italie ?

J'ai un revendeur sur la région toulousaine, sinon des colis par le biais de mon site internet. www.atipica.net (en construction) ou par mail : masseria.atipica@gmail.com

 

— Que peux-tu nous dire de ton huile d'olive ?

Récolte des olives

Récolte des olives

Ben, je fais de l'ultra qualité, sans me la péter. Le fait d'avoir une petite exploitation me permet de faire la récolte rapidement et au bon moment. Je n'attends pas que les olives tombent, je les récolte à moitié verte dans l'arbre, au moment où elles contiennent encore énormément de polyphénols, du coup, à la presse tu as beaucoup moins de litres mais ça vaut le coup. Cela donne un gout piquant à l'huile (qui certifie la présence de polyphénols) et elle est bien meilleure pour ta santé. Ici, et cela est assez bizarre, je suis un des seuls à faire comme ça, car les gens n'ont pas envie de se péter les couilles et préfèrent faire de la merde alors qu'on a un terroir de fou furieux. Du coup, tu te retrouve avec une huile d'olive très douce qui en fait ne sert à rien car elle n'a plus de principe actif, mais elle se vend bien… :(

 

— Le mot de la fin ?

Amis révolutionnaires, à vos grelinettes !!! L'indépendance est tout d'abord alimentaire.

 

 

Un grand merci à Céline Sauger pour les corrections !


 

Contact :

masseria.atipica@gmail.com

 www.atipica.net
(site en construction)

 

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9 commentaires sur “N-rgle, un Troll entre Breakcore et Permaculture

  1. Un truc qui me fait mal dans cet article c'est de lire que le label "bio" a été conçu" par et pour les grandes multinationales". C'est faux ! Il a été conçu par et pour des militants et a été récupéré par la GMS et les multinationales bien des années plus tard. Des gens en ont chié et se sont battus pour que soit reconnu le fait que leurs produits étaient différents et ils ont réussi après des années de lutte !!! La récupération s'est faite aussi au niveau européen avec un label "à la baisse" applicable depuis 2010 et remplaçant le logo et le cahier des charges AB français que l'on connaissait avant. Alors c'est sûr que si tu veux t'installer en bio aujourd'hui il y a de grosses incohérences parce que le cahier des charges a été modifié en faveur des multinationales mais par respect pour les vrais militants de base il faudrait s'informer un peu avant de sortir des énormités pareilles ! Et il y a encore pleins de personnes qui luttent à tous les niveaux pour que l'idée de départ de la bio soit respectée, même si on n'empêchera pas Leclerc de vendre des tomates hors-sol récoltées par des sans-papiers et labellisées "bio" en hiver, quoique ... Je conseille un bouquin à tous ceux qui parlent sans savoir de ce sujet (et je ne touche pas de royalties dessus) "La bio entre business et projet de société" de Philippe Baqué, édition Agone. Parce qu'il y une quantité effroyable de fausses idées qui circulent sur la bio et que les préjugés et la désinformation c'est mal !

  2. Salut, Très bel article qui fait du bien à lire ! j'aime beaucoup les lignes directrices de N-rgle !

    Par contre je rejoint complément le commentaire de Prigent ci dessus. Du début à la fin.

    Il faut arrêter de véhiculer que le label bio est fait pour les industriels alors qu'à la base il a été crée par des militant résistants justement ! Et à la base il est fait pour que les consommateurs puissent identifier les produits hors agriculture conventionnel ou raisonnée, sur les marchés par exemple.. Certes aujourd’hui il est récupéré, de plus en plus vidé de sa substance, mais il y a toujours les "petits" producteurs bio et cohérents qui l'utilisent encore et qui le défendent comme ils peuvent.

    Et concernant les "nombreux refus de l'administration dite « bio » sur de nombreuses variétés de légumes et d'arbres qui ne font malheureusement pas partie du catalogue officiel" évoqué dans l'article cela me parait incomplet, imprécis :
    pour moi il y a 2 possibilités :
    - soit on parle du catalogue officiel des semences qui est de l'ordre de l'agriculture en général et pas seulement bio (et là oui c'est un affront à la biodiversité et à l'autonomie)
    - soit on parle de semences non certifiées bio, mais là il y a forcément des possibilités de faire certifier ses semences s'il elles n'ont pas suivie de traitement chimique.

    je suis pas là pour casser mais pour que l’information soit la plus réelle possible.
    Jo.

  3. reponse a Prigent:
    Salut et merci pour ton comment auquel je me doit de répondre.
    Effectivement je te l accorde mon discours est assez provocateur (je suis comme ca).
    J ai résumé grossièrement ma pensée pour faire comprendre mon point de vue.
    Donc en trois points:
    1:je ne fait pas l amalgame entre label et agriculture bio (O non )

    2:"Comme la première chose a faire pour contrôler un processus est de le définir (ou de le redéfinir a sa propre sauce),le département de l agriculture a fait en sorte d etre partie prenante lors de la fixation des normes biologique-entre autre en donnant une définition légale du mot "biologique"- ,ce que les porte-parole du mouvement ont eu la naïveté de laisser faire.---Eliot Coleman--

    3:"je suis convaincue que les techniques de l agriculture biologique ne peuvent être enfermé dans le carcan rigide d'une réglementation .Elles sont essentiellement liées aux pratiques de l agriculteur .
    Sans une approche positive et écologique, il est impossible de faire de l'agriculture biologique"
    Lady eve Balfour (citation du congres international de l agriculture biologique 1977)

    Je suis désolé pour les activistes de l époque (année 70) mais je chie sur le label bio d aujourd hui car la finalité elle est la : l agro.industrie.
    Apres bon l agriculture bio c pas que les annèe 70 ( d ou ma citation de lady eve balfour pionniers de l agriculture bio dans les années 30 )

    T en fait pas celui la je l ai lu :
    « La bio entre business et projet de société » de Philippe Baqué, :)
    Mais ca me fera pas change mon point de vue

    J espere que mon comment te rassure sur le fait que moi aussi je lit des livres :)

    Benjamin Rivet

  4. B"H
    La vérité c'est que je suis pas très branché bio etc mais je dois vraiment dire RESPECT
    J apprécis vraiment... le chemin, c'était probablement là qu on voulait arriver...
    Co-fondateur des Trolls

  5. Bon ben je suis rassurée ^_^ Non sérieusement, c'est tellement souvent que j'entends ou que je lis "le bio c'est une arnaque, c'est juste pour se faire du fric" ou "le label ne garantit rien, les gens sont tous corrompus" ou toutes sortes de truc du genre sortant de la bouche de gens mal informés que je relève systématiquement et que j'essaye de mettre les choses au clair. Après si c'est un avis argumenté c'est différent ! L'idéal reste bien sûr de connaitre la personne à qui on achète et de savoir comment il travaille ou de produire soi-même, dans ce cas le label est inutile puisque la confiance est là. Mais c'est pas possible pour tout donc qu'est-ce qu'on fait pour le reste ? Le label reste une garantie mais la bio ne doit pas se limiter à ce label c'est clair. D'où encore et toujours l'intérêt d'informer les gens ! Le produit estampillé qu'ils achètent ne garantit QUE le mode de production et n'apporte par exemple aucune garantie sur la condition sociale des personnes qui l'ont fabriqué, le mode de transport ... etc ... Bref ...

  6. Salut Ben,
    Il me tarde de gouter ton huile d'olive, et je te félicite de tout mon coeur d'avoir choisi l'agricilture à echelle humaine comme mode de vie, car je suis moi aussi persuadée que c'est la seule et la meilleure chose à faire.
    Fille de prolo, je me heurte aux difficultés matérielles dont la première est l'aquisition de terres, le plus gros problème des petits paysans du monde entier. Ton interview est très intéressante, mais si je puis me permettre une petite critique: il ne suffit pas de décider d'être paysan pour le devenir, c'est un long parcours du combattant pour ceux qui n'héritent pas de terres agricoles. De plus, tu ne mentionnes pas une seule fois ta femme, pourtant je doute qu'elle ne participe pas à toute l'activité de la ferme, non? Est-ce que sans elle tu en serais là? (Excuse moi mais je viens d'écrire un master d'anthropologie sur la place des femmes dans l'agriculture alternative... Donc je ne peux pas m'empêcher de regretter qu'elle n'apparaisse pas dans l'interview, mais peut-être n'a-t-elle rien a voir avec la ferme, j'en sais rien, je ne suis jamais venue vérifier!)
    Voilà, en fait c'était ma question! Sinon je suis trop happy d'avoir ainsi de tes nouvelles, je dis bravo mec, c'est épatant, c'est génial, ça déchire, t'assures graves, et ça m'étonne pas de toi!
    A bientôt j'espère!
    Lila Chamayou

    • Yo Lila
      Si je parle pas de ma femme c est tout simplement bien parce que c moi qui m occupe de la partie agricole et des travaux ,,C est pas trop son délire .
      Elle s occupe de la ferme pédagogique et des futures activités avec les gamins.
      Apres sans elle je serais pas la ;bien tout simplement car la ferme appartiens a ca famille :)

      Grosse bise...

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