Dans le style majoritairement instrumental de la scène electro-dub française, Dubamix est un cas à part. Ils distillent certes un bon gros dub bien puissant aux influences variées et raffinées. Mais à cela ils ajoutent un message politique fort, militant, résistant à la connerie ambiante et au triste état capitaliste de notre monde. Proche des mouvements anarchistes, ils ont un discours sans concession qui pointe les dérives du pouvoir et de la classe « dominante ». Ils dénoncent les travers de nos sociétés par le biais de samples bien sentis, et font ainsi apparaitre les mensonges, les énormités ou les contradictions des politichiens, des flics et autres malotrus…. Ils donnent aussi le mic à des rapeurs et chanteurs engagés de tous style et de toutes les époques, de E.One à Skalpel en passant par Léo Ferré. Leurs influences ne se limitent pas au dub, on y trouve du rap, de la musique classique, des hymnes de manifestations, du dubstep, des ambiances klezmer, entre des samples des Bérus, de Charly Chaplin, d’Olivier Messiaen ou encore de Public Enemy. Bref leur son est un grand patchwork musical très réjouissant. Leur dernier album « Pour qui sonne le dub » est une petite merveille. Petite voire grosse cerise sur le gâteau , il est en téléchargement gratuit sur leur site, tout comme le premier « Mix a dub ». Leur discours engagé, leur regard sur la résistance, mais aussi leur présence sur la compil à venir chez Unf.Rez : « Un pavé dans l’asphalte 2 » font d’eux un groupe proche des valeurs d’Unfamous Resistenza.
Il n’en fallait pas plus pour nous faire piaffer d’impatience d’aller les voir en live. Nous les avons rencontrés le 29 mars 2014, lors de leur concert à Toulouse. Greg, Bonj et Jeremy sont des zikos humbles, abordables, motivés et déterminés, faire leur interview fut un réel plaisir. Nous avons choisi, au tout dernier moment, de les filmer mais n’ayant pas de caméra on a fait ça au téléphone, sans pied, sans micro, sans éclairage, à l’arrache quoi ! Ceux, assez vieux, pour avoir connu les fanzines dans le genre « punk’s not dead » de la période préhistorique d’avant Photoshop, bien crades et photocopiés sous les aisselles, retrouveront là tout un état d’esprit où la qualité du support passe au second plan et où finalement ce sont le message et les idées qui comptent.
Et le message de Dubamix est drôlement chouette…
La citation « Je ne ferai jamais partie de votre révolution si je ne peux pas danser », habituellement attribuée à Emma Goldman, est en fait une paraphrase de l'un de ses textes, voir ici (lien en anglais).
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Un massive big up à Seb aka El Joker pour le montage vidéo, à Maxime Matthys pour les photos, et à Charlotte Mauger pour la correction.