Chronique de Film : « Sharkwater »

Temps de lecture: 3 min

Pour ouvrir cette rubrique « Chronique de Film », nous avons choisi un documentaire. Au même titre que « Le Cauchemar de Darwin », « Le Temps de Cerveau Disponible » ou encore « The Cove », « Sharkwater » est un film d'intérêt public.

shark - affiche

 

ROB-STEWART

Rob Stewart

Réalisé par Rob Stewart, photographe passionné des requins qui se reconvertit dans la biologie marine, ce film nous conduit des Galapagos au Costa Rica en passant par le Guatemala, et nous fait découvrir l'action de personnes totalement désintéressées et vouées à la cause animale, des activistes tel Paul Watson et sa Sea Sheperd (ONG veillant à faire appliquer les lois maritimes, le seul organisme à s'en préoccuper), des exemples d'engagement, des gens, chez qui se mêlent passion et vocation.

Mais le plus important dans « Sharkwater, Les Seigneurs de la Mer » reste le message. Derrière ce titre tapageur qui sonnerait presque comme un film catastrophe se cache un message simple : l’Homme n'est rien sans le Requin. Il est le sommet de notre chaîne alimentaire, le plus vieil animal sur terre, n'ayant quasiment jamais évolué, car pour ainsi dire parfait. Il régule la population des océans et se trouve directement lié au sort du phytoplancton, et donc de l'air que nous respirons. Dans ce documentaire, nombres d'experts prennent  aussi a rebrousse poil toutes les idées reçues que nos médias et nos films véhiculent sur cet animal, « ce monstre que l'on aime détester », mais qui tue moins de gens chaque année que le soda ou les éléphants. Les « Dents de la Mer » nous l'ont vendu comme un monstre assoiffé de sang mais ce film vous prouvera qu'il n'en est rien, tout en gardant en tête cette phrase d'océanographe prononcée dans le film :

«Nous n'irions pas courir en pleine savane avec les lions, pourtant avec les requins nous le faisons bien »

 

Outre l'intérêt écologique, Rob Stewart et son équipe soulèvent aussi des questions économiques, relatives à la surpêche (notamment la pêche à la palangre, cruel modus opérandi source d'un immense gâchis) et la mauvaise exploitation des ressources.

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Paul Watson - Photo James Nachtwey

Accompagnant Paul Watson et la Sea Sheperd dans une de ses missions annuelles contre les braconniers, cette fois contre la pêche au requin, animal traqué et massacré pour une unique raison, celle-ci n'ayant rien à voir avec la sécurité des baigneurs:

Le Marché de l'aileron.

Aussi rentable que le trafic de drogue, l'aileron de requin se vend à prix d'or bien que n'ayant aucun goût et aucune vertu médicalement prouvée. C'est uniquement pour ses ailerons et ses nageoires que le requin est exterminé, quasiment personne ne mangeant de viande de requin, le reste de son corps est donc bien souvent rejeté encore vivant à la mer...

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shema

Tout le monde se préoccupe des macaques et de l'ours polaire, mais pendant ce temps au large, un des éléments porteurs de notre écosystème se meurt. Cru, brutal, ce film l'est donc par moment, il y aussi quelques « violons » un brin scénarisés, mais le fond est bel et bien là, l'intention d'éveiller des consciences sur un problème crucial mais relégué aux calanques médiatiques car ayant attrait à un animal « monstrueux ».

grupo de sphyrna lewini dentro el santuario de Malpelo

De superbes images sous marines à l'appui, Sharkwater se regarde sans difficulté aucune, mais laisse une trace dans le cerveau de tout ceux qui ont une conscience, ainsi que l'envie d'être utile. Il nous rappelle que l’être humain n’est qu’un maillon de la chaîne, que l’équilibre est précaire et que si nous ne sommes pas vitaux pour le maintenir, nous sommes par contre doués pour le perturber.


Regarder le film en ligne :


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2 commentaires sur “Chronique de Film : « Sharkwater »

  1. Un grand merci à toute l'équipe du film et à unfamous resistenza pour la diffusion libre de ce film.
    Étant environnementaliste de passion et de métier, j'avais déjà conscience de cette empreinte forte que laisse l'Homme sur la planète, notamment à travers la destruction d'espèce tels que les Requins. Ce film met bien en avant le combat qu'il faut mener pour limiter fortement notre impact. Nous devons nous mobiliser à travers le monde afin de toucher plus encore le grand public, avant qu'il ne soit trop tard.

    Merci encore pour votre travail et ensemble changeons ces pratiques néfastes.

  2. Salut Bastien, merci a toi de m'avoir lu, c'est en effet un film que tout l'monde devrait avoir vu, qui devrait être diffusé dans les écoles....
    Il y a du pain sur la planche pour que les choses changent, mais tant qu'il y a de la Vie...

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