L7M, Graffeur Brésilien : « Je suspens mes œuvres entre les couleurs et le chaos »

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— Peux-tu te présenter s'il te plait ?

Wow, c’est difficile.

 

— Comment es-tu venu à la pratique de ton art ?

Depuis l’enfance, l’art m’a attiré, j’ai toujours aimé dessiner. Mon jeu préféré était le dessin. Je me souviens la 1ere fois que j’ai senti l’envie de dessiner, j’avais gagné un livre avec des images d’animaux et j’ai commencé à les reproduire, j’avais à peu près 6,7 ans. Et puis tout ce qui impliquait la peinture, le dessin m’intéressait et je voulais en savoir plus. Puis j’ai grandi et j’ai continué à être intéressé par l’art et j’ai suivi mon propre chemin. Et même aujourd’hui, pas grand-chose a changé ahahaha.. !

 

— Il y a beaucoup d’oiseaux dans ton art, pourquoi ?

Premièrement parce que je les adore, hahaha ! Deuxièmement parce que ça correspond parfaitement à ce que je veux transmettre aux gens. Le langage des oiseaux m’aide à transmettre mes pensées à travers ma peinture au lieu de dessiner d’autres choses. Les oiseaux sont beaux, jolis et j’aime les mélanger avec d’autres sentiments. Si j’avais un autre thème que les oiseaux, je ne pourrais pas délivrer un message aussi fort entre la beauté et les sentiments contradictoires. Avec les oiseaux, je peux avoir ce que je cherche à exprimer. Ils sont le mouvement et j’aime le mouvement. Si tu réalises, ils ne s’arrêtent jamais. Jai commencé à peindre les oiseaux quand j’ai commencé à remplir les murs des rues. Puis je suis allé vers les visages transmettant toutes les informations que j’avais absorbé sur de quoi l’humain est capable. C’était une période pour rencontrer mon propre art et aussi pour essayer de comprendre le comportement humain.

— Ton univers est aussi très coloré et chatoyant. Qu’est-ce qui t’inspires ?

Je pense beaucoup à ma vie quotidienne, ma vie, ma journée, l’endroit où je suis, ce que je vois, la pureté des enfants et de la nature. Je sens que ma vie m’influence et m’inspire.

 

— Du coup, as-tu un côté sombre ?

On a tous un côté sombre. Ce qu’il se passe c’est que souvent, tu penses que le sombre est le mien, mais non. Pas dans ma peinture. On voit souvent les choses que notre peur nous dit obscures, mais elles ne le sont pas. C’est une question d’interpréter avec d’autres yeux, d’autres sentiments. Chacun a un côté qui a besoin d’aide. Je suspens mes œuvres entre les couleurs et le chaos. Je ressens ça dans le monde actuel. C’est facile pour nous de réparer les bons sentiments qui sont de plus en plus rares. L’aide, la coopération et les sentiments en rapport avec l’amour sont de plus en plus rares.

 

— J’ai l’impression que tu ramènes une faune colorée dans ta jungle urbaine. D’un autre côté, les portraits sont souvent torturés et sombres ; ils leur manquent un œil, une bouche… Peux-tu nous en dire plus ?

Les oiseaux sont parmi le chaos, juste comme nous les humains, ils essaient de voler au milieu des risques et des éclats de bombes dans le ciel. On habite dans un monde d’apparences et c’est l’argent qui compte. On meurt lentement.

Mes œuvres sont basées sur la vérité. Quand tu vois la tête parfaite d’un oiseau, tu peux remarquer le corps défiguré et défragmenté. Le combat entre les couleurs nous fait penser à la même chose. Ça c’est le côté sombre.

— Quels sont tes projets ?

Continuer à peindre et faire ce que j’aime et comment atteindre les gens dans les différentes parties du monde. Je ne vois pas ça seulement comme de la peinture et oui j’ai une mission sur Terre de transmettre ces messages. Ce que j’aime le plus c’est quand les gens peuvent sentir et apprendre à partir de mes œuvres. Ça me laisse satisfait.

 

— As-tu déjà exposé en France ? Est-ce que c’est planifié ?

Non. Malgré beaucoup d’admirateurs en France, je n’ai pas encore reçu de bonnes propositions pour exposer. J’espère pouvoir venir te rendre visite cette année.

 

— Que penses-tu du clivage entre les street-artistes et les artistes de galeries ?

La différence c’est que dans la rue tu offres ton art à tout le monde. C’est un art public et souvent il n’y a aucun retour financier. Dans une galerie tu as l’intention de vendre tes œuvres pour survivre.

 

— Quelle est ta vision de la culture au Brésil ? Et par ailleurs de la venue de la Coupe du Monde au Brésil ?

Le Brésil est un bon mélange et dans la culture Brésilienne il y a des choses que tu ne peux trouver qu’ici. C’est facile pour les gens d’ailleurs de trouver que tout est différent et nouveau.

A propos de la coupe du monde, je suis tout simplement contre parce qu’au Brésil nous avons de plus gros problèmes à nous soucier et je pense que le Brésil ne devrait pas investir et dépenser de l’argent dans les stades et endroits pour accueillir les visiteurs pour quelque chose qui ne dure que 2 ou 3 mois.

 

— Fais-tu partie de la scène graffiti brésilienne ou te sens-tu à l’extérieur ?

En premier, je ne me considère pas comme un graffeur, « je suis juste un gars qui aime peindre dans des endroits abandonnés et laisser mon art dans la rue ». Je n’ai jamais été très proche de la scène graffiti brésilienne, et je préfère ça. J’ai ma propre façon de penser et je peins seul. C’est ainsi depuis le début et ça le sera jusqu’à la fin.

 

— Tu exprimes souvent ton art sur les murs des villes, est-ce dans un cadre légal ou est-ce que tu pratiques encore les peintures sauvages et brutes ?

Le plus souvent je n’ai pas d’autorisation. Je vois un endroit détruit qui attrape mes yeux et j’exprime mon art.

 

— Si tu étais un livre, une chanson, un film ?

Un film : « The Road ».

 

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