— Salut, tu peux te présenter pour nos lecteurs ?
Salut, je suis William Ruberti Alexandre Ferreira, connu sous le nom de Will Ferreira. Je suis un artiste plasticien autodidacte, j'ai 30 ans et je fais de la peinture sur toile, de la sculpture et du street-art. Je cherche à montrer dans mes œuvres l'évolution de l'Homme, ainsi que son déclin et la dégradation de l'environnement, au nom du progrès et de son avidité pour l'argent ; jusqu’à devenir un être programmé, sans vie, une machine sans émotions. J'essaie de transmettre cela dans mon art, quel qu'il soit et quel qu'en soit le support, toile, sculpture, murs, avenues, rues...
— Comment es-tu arrivé à pratiquer ces disciplines ? Parle nous un peu de ton parcours.
J'ai vraiment commencé à m'y mettre à l'âge de 15 ans. Suite à une longue hospitalisation, j'ai réalisé que pouvais développer mon coup de crayon. Après quelques temps à dessiner sur du papier, j'ai commencé à dessiner sur d'autres surfaces, des panneaux, des écrans... Petit à petit, j'étais en train de créer un langage visuel, basé sur ses mes propres expériences, mes études, mes inspirations. Mon travail exprime mes doutes et mes fascinations, je laisse l'image transmettre un message symbolique au public.
— Les personnages de tes graffs portent souvent des masques, il y a une explication particulière ?
Ce personnage se nomme « Híbrido », son masque signifie qu'à tout moment, nous devons porter un masque, pas par malice, mais pour survivre dans notre système, dans une société où nous avons besoin de masques différents pour chacune des situations auxquelles nous faisons face jour après jour.
— Peux-tu nous parler du projet « The FITE » ? De quoi s'agit-il ?
The FITE est un projet qui utilise le langage des travaux de recherche appliquée dans l'environnement urbain, c'est à dire les travaux en intérieur, décorations, fourniture, vêtements, entre autres choses ; étendre les horizons de notre travail et aussi disséminer mes propres travaux.
— Nous aimons vraiment beaucoup tes sculptures, quels matériaux utilises tu pour les réaliser ?
J'utilise de la résine Epoxy, du fil de fer, et quelques petits accessoires en tissu ou en plastique... et tout ce que je juge nécessaire.
— Le temps moyen pour réaliser une sculpture ?
Entre 50 et 60 heures.
— Quelques sont tes sources d'inspirations ?
J'aime beaucoup de choses en noir et blanc, des comics comme The Spawn de Todd Mc'Farlane, Gerald Brom, HR Ginger, Tim Burton, Guillermo del Toro, Hyeronimus Bosch, Caravaggio, Kris Kuksi, et d'autres.
— Il y a un côté obscur dans ton travail, certaines de tes pièces semblent parler de pollution et destruction environnementale, il y a-t-il un message que tu veux faire passer ? Quel est ton point de vue sur notre monde industriel ?
Je pense que l'être humain envahit tout et devient un être programmé, voulant surpasser sa vie d'humain, n'ayant que la capacité des développements technologiques, retirant la vie et la remplaçant par des machines, jusqu'à dans son habitat, défigurant nos personnalités, défigurant notre planète avec cette soif de pouvoir et cet égo surdimensionné.
— Fais tu toujours des graffs illégaux ?
Je fais rarement du graff illégal, habituellement, je préfère investir temps et matériaux dans mes œuvres, mais cela m'arrive encore dans des lieux abandonnées et peu risqués.
— Quelle est ta vision de la culture brésilienne ?
Wow ! C'est vraiment très difficile comme question. Nous avons dans notre pays un média national qui influence énormément les masses, c'est un média uniquement intéressé par les profits démesurés, même si cela signifie la fin de culture et mène à la sur-représentation des divertissements. Cela affecte négativement toutes les œuvres et autres choses qui ne sont pas dans les « standards » du média. Entre autres, il y a aussi le manque de soutien et de reconnaissance des pouvoirs publics, une éducation médiocre donnée dans les écoles, la situation financière du Brésil, tout cela aboutit à une vision distordue et dévaluée de l'art et de la culture en général dans notre pays.
— Si tu étais un film, un libre et une chanson, tu serais.... ?
Un film : El Laberinto del Fauno de Guillermo del Toro (Le Labyrinthe de Pan, en français, ndlr). Ce film est sombre et emprunt de mélancolie mais reste ludique. Je m'identifie à ce style.
Un livre : Je préfère n'en citer aucun. Je ne suis pas un gros lecteur, mon hyperactivité m'empêche de finir les livres.
Une chanson : Schism de Tool. C'est un chef d’œuvre visuel et sensible. Le clip, les paroles et la mélodie ont une spiritualité très actuelle.
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dans ce monde qui se meurt il est bon de nommer un chat un chat. Merci d'exister.