— Peux-tu te présenter pour nos lecteurs ?
Je suis né en 1955 à Nice, où je vis et travaille. Je suis sculpteur argenteur, doreur et restaurateur de bronzes.
— Comment en es-tu arrivé à la pratique de la sculpture et depuis combien de temps pratiques-tu cet art ?
La sculpture est arrivée sur le tard, c’est une chose qui était en sommeil et qui a fini par se déclarer, un peu comme une maladie… Mais je ne pense pas que ce soit une maladie honteuse. En fait, depuis tout jeune la pratique artistique a été présente dans mon parcours. J’ai débuté comme photographe, puis j’ai rejoint l’atelier de mon père qui pratiquait la dorure et la restauration de bronzes et d’orfèvrerie. Ce métier me passionne, en particulier le travail du bronze. C’est le matériau que j’affectionne le plus. La créativité est totalement absente du métier de restaurateur, c’est ce qui m’a décidé de basculer en 2009 vers une autre façon de concevoir mon rapport aux objets anciens, de leur donner une seconde vie autrement. Je pratique la soudure depuis longtemps, j’avance donc assez rapidement.
— Peux-tu nous en dire en un peu plus sur ta façon de travailler, as-tu un modus opérandi récurent ?
Mes sculptures sont des assemblages par soudure et par vis. Je travaille généralement d’après documents et croquis. Aucun outillage supplémentaire à celui de mon activité de restaurateur ne m’a été nécessaire. Il faut parfois que je déconstruise des objets (lustres, pendules, chandeliers…) pour en retirer les fragments que je souhaite utiliser. Ceux-ci doivent ensuite être modifiés : découpe, déformation, cintrage. L’autre aspect récurent du travail consiste dans le choix des ornements, c’est une partie importante et décisive dans le résultat tant d’un point de vue ornemental que structurel. Autre précision : pour l’instant je me suis fixé comme exigence l’utilisation du bronze comme unique matériau, c’est un parti pris en cohérence avec mon parcours.
— D'où proviennent les diverses pièces métalliques que tu utilises ?
Ce sont des bronzes d’ameublement ou de lustrerie, en fait tout bronze ornementé présente pour moi un intérêt. La recherche de ces matériaux est une préoccupation permanente. J’ai eu accès à plusieurs reprises à des ensembles plus ou moins importants qui, ajoutés aux fonds de tiroirs de restaurateur que je possédais déjà, m’ont permis de me constituer un stock que j’essaie de réapprovisionner au fur et à mesure de son utilisation. Il est primordial pour moi d’avoir un éventail de pièces le plus diverses possibles pour répondre aux besoins très spécifiques, qui ne manquent pas de se présenter au fur et à mesure de l’élaboration d’un projet.
— T'inscris-tu dans la lignée des artistes Steampunk, quelles sont tes sources d'inspiration ?
Non, je ne m’y inscris pas, ce sont d’autres qui le font à ma place. Ça va peut être surprendre certains afficionados mais à vrai dire ce n’est pas une démarche consciente. Mis en dehors les pièces où j’introduis des parties mécaniques je ne pense pas que mon travail soit véritablement Steampunk. En fait, je ne me revendique d’aucun mouvement artistique mais je ne suis pas importuné si on me range dans une case, je n’ai simplement pas envie d’y rester enfermé et ménager le champ des possibles.
— La tête de mort semble être un axe central dans ton travail, as-tu une explication là-dessus ?
Le premier était un choix délibéré, ensuite ce thème s’est imposé à moi par la force que dégage l’association de la superficialité de l’ornementation et la gravité de la mort. Dans l’histoire de l’art, la vanité ressort dans les périodes de grande mutation. C’est un thème qui d’une façon générale m’est assez proche mais, comme pour le style Steampunk, je n’ai pas l’intention de rester prisonnier dans le rôle d’un sculpteur de crânes. Mon travail est centré sur l’ornementation et appelle d’autres prolongements. Ce n’est pas non plus pour cela que je n’ai pas d’autres idées de crânes à réaliser et je les mettrais sans doute en œuvre.
— En moyenne, combien de temps passes-tu sur une œuvre ?
C’est très variable en fonction de la complexité des pièces. En ce moment je termine une pièce qui devrait prendre deux bons mois.
— Quelle est ta vision de la culture en France, et plus particulièrement dans le domaine de la sculpture ?
Il existe en France de nombreux talents émergents ou déjà reconnus dans tous les domaines, la France est un pays de culture avec une histoire riche et un patrimoine exceptionnel. Il y a de grosses potentialités, le problème est la crise globale qui pèse sur la création et ce n’est pas spécifique à notre pays. La sculpture est une discipline peu médiatisée mais les sculpteurs français sont nombreux et pratiquent sur une multitude de supports.
— As-tu des projets en cours, des expositions de prévues ?
Je n’ai pas d’exposition personnelle programmée mais j’expose dans plusieurs galeries. Je suis un « jeune » artiste et pour l’instant mes projets sont les pièces en cours dans lesquelles je mets toute mon énergie.
— Si tu étais un livre ?
Le manuscrit de Voynich, un ouvrage crypté mystérieux dont on ne connait pas véritablement l’origine.
— Un film ?
Un Monty Python, disons « Sacré Graal ».
— Une chanson ?
Une chanson de Frank Zappa, par exemple « Zomby Woof »
— Le mot de la fin ?
À suivre...
Contact :
http://www.alain-bellino.net/
Magnifique, un travail d'orfèvre.
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